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  • Grâce Aux Renforts Militaires, La Bonne Exécution Des Ordonnances Fait Renaître L’espoir

Grâce aux renforts militaires, la bonne exécution des ordonnances fait renaître l’espoir

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Le Commandant Langeron tirait son autorité des moyens dont il disposait. Outre les forçats de la Marine, le 12 octobre, étaient arrivées six compagnies de régiment dépêchées par la monarchie pour lui prêter main forte, rétablir l’ordre en tenant les pillards en respect, et sauver Marseille. Tous contribuaient à ré-organiser la vie quotidienne : les dépouilles des victimes étaient ramassées et ensevelies et tous les malades pouvaient enfin être secourus dans des hôpitaux spécialement destinés à soigner la peste, où un personnel médical les attendait. Il y avait même, désormais, des convalescents qu’il fallait isoler. Tous ceux dont les compétences étaient indispensables à la bonne exécution des ordonnances étaient constamment et fermement rappelés. Le 16 octobre, l’on ne voyait plus ni morts ni malades dans les rues et les échevins, accompagnés d’un corps de trente soldats et de forçats, faisaient procéder au nettoyage complet de l’espace public. Les hardes et les mobiliers empestés précipités par les fenêtres étaient rassemblés sur les places publiques où on les faisait brûler. Le Commandant veillait aussi au ravitaillement et Marseille renouait progressivement avec l’ordre public. Aussi, malgré les difficultés persistantes, l’espoir commençait-il à renaître parmi les survivants.

Pichatty

« Le 11, il arrive de nouvelles troupes pour le service de la ville ; Mr le Commandeur de Langeron reçoit trois Compagnies du Régiment de Brie qu’il fait camper à la Chartreuse avec les trois autres qui y sont déjà ».

Le Père Giraud

« Le 11, quoi que la peste fut encore dans tous les quartiers de la ville et du terroir, on conceut [conçut] quel qu’espérance pour l’avenir, soit à cause que l’on ne voyoit plus tant de malades et des morts dans les rues, soit à cause que quelques convalescens échappés de la peste étoient déjà en état de travailler avec plus d’hardiesse que les autres, non seulement à servir les malades, mais encore à enterrer les morts, soit enfin parce que dans les hôpitaux il y avoit d’un jour à l’autre beaucoup plus de malades qui avoient le bonheur d’échapper de la maladie. On pensa alors de désigner un lieu pour y faire passer ces convalescens, où ils pussent rester 40 jours ou même plus longtems pour y attendre que leurs charbons ou leurs bubons fussent entièrement guéris et cicatrisés, ou en état de ne pouvoir plus communiquer aucun venin. Pour cet effet, on délibéra de se servir des grandes infirmeries. Mr de Langeron accompagné de Mr Estelle y fut et donna ses ordres pour les faire préparer incessemment et les munir de toutes les choses nécessaires. On ne sortit les convalescens des hôpitaux que sous des bonnes escortes. Loing que cela, c’est-à-dire que les soldats n’effrayassent le monde, chacun au contraire s’encourageoit, chaque malade échapé devenoit un servant sur lequel on pouvoit sûrement compter en cas de besoin, on se flattoit d’ailleurs d’avoir son même sort supporté, qu’on eut le malheur d’être attaqué, au lieu qu’auparavant on étoit scur d’être abbandonné, on se croyoit mort dès la première attaque parce qu’on ne voyoit presqu’échaper personne ».

Date début