Traites négrières dans la France méditerranéenne, XVIIe-XIXe siècle, Marseille port négrier ?
Conférence
Par Gilbert Buti, professeur émérite d’histoire moderne à Aix-Marseille Université et chercheur à la MMSH (laboratoire Telemme)
Les traites négrières sont étroitement associées à l’histoire des ports ponantais, comme Nantes, La Rochelle, Le Havre et Bordeaux, mais les ports de la façade méditerranéenne, Sète et surtout Marseille ont aussi participé à l’infâme trafic. De la fin du XVIIe siècle au milieu du XIXe siècle la cité phocéenne a armé plus de 120 navires négriers comme le Raphaël (1787 à 1789), véritable « coffre à mort », selon les termes de son lieutenant de bord. Comment expliquer cette croissance soudaine et les expéditions réalisées après 1815 alors que la pratique est illégale ? Choix économiques de nouvelles figures marchandes ou modifications de stratégies de vénérables maisons de négoce ? Retrouver ces traces et proposer des réponses à ces questions exigent la mise au jour d’éléments glissés furtivement dans une mémoire de papier, fragmentée, fragile et sujette à l’oubli.
Dans le cadre des Mardis de l’Histoire et du Temps des Mémoires de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage