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« Il est mort plus de mille personnes pendant la nuit » et l’on brûle le mobilier des maisons sur les places publiques

Soumis par webadmintsp@ma… le

En cette fin août 1720, l’épidémie de peste atteignait un point culminant, fauchant jusqu’à mille habitants intra-muros en une seule nuit. L’horreur était aussi à son comble. Une odeur de mort, « méphitique », flottait dans l’air et achevait de terroriser ceux qui avaient encore réchappé au fléau. C’était une atmosphère de terreur. Il faut se reporter aux toiles peintes par Michel Serre pour « visualiser » ce que relatent nos trois chroniqueurs.

« L’épouvante n’avait pas encore été ni si générale ni si bien fondée... »

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Tandis que la peste se répandait à présent dans le terroir, dans la ville intra-muros, les malades sortaient des maisons pour qu’on les trouvât dans la rue et qu’on les transportât jusqu’aux hôpitaux saturés ; certains tombaient raides morts et l’on comptait désormais chaque nuit des centaines de corps amoncelés dans les espaces publics. Dans la haute ville populeuse où l’on mourrait en plus grand nombre, l’étroitesse des rues tortueuses inaccessibles aux charrettes présentait une difficulté supplémentaire pour l’évacuation des victimes.

Chycoineau et Verny, médecins de Montpellier dépêchés par la Cour, annoncent que la peste de Marseille pourrait menacer le Royaume

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Le 20 août 1720, Chycoineau et Verny, Médecins de la très réputée Faculté de médecine de Montpellier et, Solier Maître chirurgien de la même ville, quittaient Marseille après avoir rendu au roi le rapport demandé quant à la nature de la maladie qui ravageait la cité portuaire.

Pénurie de corbeaux, de chariots, de harnais et de chevaux

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Les fossoyeurs expiraient les uns derrière les autres et les 3 000 gueux réquisitionnés pour ce faire étaient déjà morts à la tâche. C’était une hécatombe. Le Père Giraud évaluait leur espérance de vie dans cet emploi à deux jours. Il fallait toutefois les remplacer en toute hâte car le nombre de « cadavres » augmentait d’heure en heure et ceux-ci s’amoncelaient désormais à même le sol, en plein soleil, dans les rues de tous les quartiers de la ville.

Gestion des morts : les corps deviennent des cadavres

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Le 13 août, le Père Giraud notait que lorsque la peste pénétrait dans une maison pas un habitant, du plus jeune au plus âgé, n’en réchappait et, que les gens de mer ayant voyagé dans le Levant reconnaissaient clairement la peste dans ces manifestations quoique, sans doute frappés d’un véritable état de sidération, ils hésitassent encore quant à la conduite à tenir.

Création d’un hôpital dédié à la peste

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Le 10 août 1720, la maladie était entrée, selon le Dr Bertrand, dans une seconde phase caractérisée par la désolation, la solitude, l’abandon, la faim et, plus générale-ment le manque de tout ce qui était nécessaire à la vie quotidienne, secours spirituels compris. Comme le Père Giraud, le Dr Bertrand continuait à s’irriter de l’incrédulité de l’échevinat qui n’avait pas pris non plus les mesures sanitaires qui s’imposaient en temps utile.

Fuite des Marseillais dans le terroir et au-delà

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L’hémorragie avait commencé dès le début de la dernière décade de juillet lorsque l’épidémie avait décimé les habitants de la rue de l’Escale et des rues avoisinan-tes. Les autorités ne savaient précisément où retrouver ces fugitifs qui avaient porté la peste au-delà des remparts : les riches courraient se réfugier dans leurs bastides comme d’ailleurs nombre d’ouvriers et d’artisans. Il ne leur était plus possible de sortir des limites du terroir car un arrêt du Parlement de Provence du 31 juillet avait interdit aux citadins de les franchir.

La question du ravitaillement : disette et menace d’une émeute de la faim

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Presque toutes les boutiques présentaient désormais des volets clos et des barrières ayant été installées aux confins du terroir par les communes voisines, la ville n’était plus ravitaillée. Le pain, aliment de première nécessité, avait considérablement renchéri comme toutes les autres denrées ; il venait à manquer et un conflit avait éclaté entre la garnison et les autorités de la ville à ce sujet. Le 3 août, la pénurie provoqua un début d’émeute dans les quartiers de l’agrandissement urbain.

Organisation sanitaire et brasiers parfumés prophylactiques

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En cette fin juillet, dominaient toujours à Marseille intra-muros, simultanément, le doute et la terreur : doute persistant quant à la nature de la « contagion » et terreur quant à la certitude de ses effets : « à mesure que toutes les affaires cessoient, que le commerce s’interdisoit d’un jour à l’autre, on ne s’entretenoit plus que de la maladie. Toutes les conversations ne rouloient que là-dessus. C’étoit la gazette du temps », témoigne le Père Giraud.

Le terrible orage 21 juillet, signe de la colère divine. Intervention de l’évêque Msgr de Belsunce

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Dans la nuit du 21 juillet 1720, un très violent orage avait frappé Marseille où la foudre était tombée plusieurs fois sans faire de victimes. La thèse des mauvais aliments causant la maladie, convainquait de moins en moins et l’on commençait parmi le peuple à interpréter cet épisode météorologique comme le signe évident de la colère divine.